Jardins des imaginaires
Artistes
Bárbara Bragato (Brésil)
Oleñka Carrasco (Venezuela)
Alessandra França (Brésil)
Marc Lathuillière (France Hexagonale)
Marisol Mendez (Bolivie)
Alejandra Orosco (Pérou)
Commissaire
Ioana Mello (Brésil)
© Alessandra França
• Où ?
CIAP, Camp de la Transportation, Saint-Laurent du Maroni
• Quand ?
du 26 novembre au 24 janvier 2026
Horaire : 9H - 12H // 14H - 18H
Jardin des imaginaires réunit six artistes aux parcours esthétiques, culturels et géographiques multiples. Chacun·e d’eux·elles porte une vision singulière du monde, nourrie par une connaissance incarnée, une mémoire collective et une expérience. Ensemble, leurs œuvres composent un jardin sensible de formes, de récits et de temporalités. Non pas une synthèse, mais un espace partagé où coexistent des manières différentes – et possibles – de vivre.
Dans ce jardin, les imaginaires ne sont pas des fuites hors du réel : ils y prennent racine. À travers les rêves, les mythes, la terre, les savoirs médicinaux, la médecine, l’oralité, la relation aux plantes, aux cycles naturels, à l’invisible, nous imaginons non pas un autre monde, mais d'autres mondes, déjà en germe, déjà en œuvre, souvent ignorés, parfois menacés. Les expériences arborées sont tissées avec des communautés d’Amérique latine. Venezuela, Bolivie, Colombie, Brésil, des pays où les peuples, par leurs histoires de colonisation, défient la logique de l’épuisement, du contrôle et de l’oubli, et persistent à imaginer et faire exister d’autres mondes.
Inspirée par la pensée du philosophe brésilien et militant autochtone Ailton Krenak, cette exposition affirme que reforester notre imaginaire est une urgence politique (et poétique). Dans un contexte de crises systémiques – climatiques, sociales, spirituelles –, imaginer n’est plus un luxe, mais un acte de survie. Face à l’épuisement de ce monde dominant et extractiviste – à la pensée unique –, les artistes ici présent·e·s imaginent notre monde en devenir. À travers la photographie, la vidéo, la performance ou l’installation, iels interrogent notre capacité à habiter la Terre autrement, à coexister avec l’humain et le non-humain en dehors des logiques de conquête et d’appropriation. Il ne s’agit pas d’unifier les voix, mais de faire résonner la multiplicité du vivant.
Jardin des imaginaires propose une polyculture où les œuvres dialoguent, parfois se touchent, mais toujours en respectant la place de l’autre. Elles ouvrent des chemins vers un monde pluriel et fertile. On reconnaît qu’il n’y a pas un seul monde possible, mais des mondes entremêlés, portés par une diversité d’êtres, de langues, de cosmologies. Ici, on donne droit à l’altérité, à la fragilité et à l’imprévisible.
Car le futur dépend de notre capacité à imaginer, ensemble, un monde multiple.
A propos de
la commissaire
Ioana Mello (Brésil)
Commissaire des expositions Jardin des imaginaires et Terre de songes, Ioana Mello est d’origine brésilienne et travaille entre l’Europe et l’Amérique latine. Sa recherche passe par des récits où la sphère intime touche à des enjeux sociaux et politiques. Elle collabore avec plusieurs institutions, galeries, collectifs et festivals : Ithaque, Photo Days, Les Filles de la Photo, Fondation MRO, Foto em Pauta, Rencontres d’Arles, Iandé, entre autres. Elle est la commissaire associée des Rencontres Photographiques de Guyane 24/25 et l’une des six directeur·rice·s artistiques du festival FotoRio, au Brésil. Elle organise des résidences, des formations, écrit sur la photographie et participe à plusieurs jurys : Portrait of Humanity, BJP 2024, Sony World 2023. À Paris, en 2021, Ioana cofonde l’association La.Ima avec Oleñka Carrasco, qui en avait initié l’idée.